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Mondial-2018: Hierro, un nom associé aux âges d’or de l’Espagne

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AFP – L’homme dont le nom signifie “fer” rime avec âge d’or: Fernando Hierro a triomphé comme défenseur du Real Madrid ou directeur sportif de la Fédération espagnole… Et le voilà bombardé mercredi sélectionneur d’une Espagne plombée par un improbable psychodrame à la veille du Mondial-2018.

A deux jours de son entrée en lice vendredi face au Portugal, la “Roja” espère avoir trouvé en lui un technicien capable de ramener le calme alors qu’elle s’est engluée dans une crise brûlante.

Revenu en novembre à la direction sportive de la Fédération (RFEF) après un premier bail (2007-2011), Hierro a été choisi à 50 ans pour remplacer en urgence Julen Lopetegui: ce dernier avait commis l’erreur de tourner le dos à sa récente prolongation de contrat avec la “Roja” pour prendre les rênes du Real Madrid après le tournoi, une annonce très mal passée mardi dans l’opinion espagnole.

Avec Hierro, la RFEF sait qu’elle mise sur un homme respectueux du blason aux colonnes d’Hercule: international à 89 reprises, capitaine de l’équipe nationale au Mondial-2002, l’Andalou natif de la région de Malaga entretient l’image d’un défenseur dur sur l’homme devenu un dirigeant travailleur et ne faisant pas de vagues.

“Je reviens parce que je connais la maison”, résumait-il au moment de son retour aux affaires en novembre dernier. “Je le fais poussé par mon coeur, par mon enthousiasme, c’est une grande opportunité de pouvoir aider.”

– Maigre expérience –

Déjà directeur sportif de la Fédération (2007-2011) au moment des triomphes à l’Euro-2008 et au Mondial-2010, Hierro a su faire oublier son passé exclusivement merengue, dans un pays marqué par la bipolarité Real-Barça, pour présenter une image de rassembleur, malgré une relation tendue avec le sélectionneur Luis Aragonés (2004-2008).

C’est ainsi lui qui, après la défaite inaugurale contre la Suisse (0-1) au Mondial-2010 sous la direction de Vicente del Bosque, avait réuni les cadres de l’équipe et appelé à la remobilisation. Avec le résultat que l’on sait un mois plus tard: le premier titre planétaire de l’Espagne conquis à Johannesbourg.

Hierro a su aussi préparer la relève de la génération dorée des Xavi, Puyol, Torres ou Casillas, qui ont cédé la place ces dernières années à de nouveaux noms: Isco, Koke, De Gea, Thiago Alcantara…

Peu après son départ en 2011, la “Roja” a encore gagné sur sa lancée l’Euro-2012, tandis que Lopetegui, alors patron des Espoirs, remportait l’Euro des moins de 19 ans en 2012 et celui des moins de 21 ans en 2013, symbole d’une formation espagnole florissante.

En revanche, et c’est là son point faible, son vécu sur un banc de touche est bien maigre.

Ce personnage élancé (1,87 m), aux oreilles décollées qui feront les délices des caricaturistes, n’a connu qu’une seule expérience comme entraîneur principal: une saison en deuxième division à Oviedo (Asturies), achevée sur une 8e place finale alors que son objectif était la montée en Liga.

– ‘Je suis un gagneur’ –

“Je suis un gagneur, j’aime gagner, donc je repars avec une épine dans le pied”, a-t-il déclaré à son départ, après avoir eu l’élégance de s’en aller de lui-même au terme de la saison.

Auparavant, il avait pu accumuler de l’expérience en succédant en 2014 à Zinédine Zidane comme adjoint de l’entraîneur Carlo Ancelotti au Real Madrid. Et il a également connu un autre aspect de la vie d’une équipe de haut niveau en tant que directeur sportif de Malaga (2011-2012).

Son passé d’international peut aussi lui servir: Hierro jouait en sélection à l’époque où les rivalités Real-Barça polluaient la bonne marche de l’équipe nationale, collection de talents énormes incapables de s’entendre pour jouer ensemble.

Vainqueur de trois Ligues des champions et cinq Championnats d’Espagne avec le Real Madrid (1989-2003), l’ancien défenseur central a également connu un des âges d’or du Real, celui avant le basculement vers les “Galactiques”.

Bref, Hierro a soulevé beaucoup de trophées dans sa carrière de joueur et il faudra voir s’il peut faire de même comme entraîneur. Sa première expérience à la tête d’une équipe de premier plan s’annonce périlleuse, mais Fernando Hierro ne transforme-t-il pas en or tout ce qu’il touche ?

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