AFP – L’heure du vrai test est arrivée pour le Brésil et ses rêves de sixième étoile. Dernier grandissime favori en lice depuis l’élimination prématurée de l’Allemagne et de l’Espagne, la Seleçao rencontre la Belgique et sa “génération dorée”, en quarts du Mondial-2018, vendredi (19h00, heure algérienne) à Kazan. Jusque-là, le plan de route s’est parfaitement exécuté pour la bande à Neymar. A l’image d’autres prétendants au titre mondial comme la France, son potentiel adversaire en demi-finale, la sélection brésilienne est montée en puissance en phase de poules, avant d’accélérer le tempo pour la phase à élimination directe.
“L’équipe a évolué depuis le premier match”, s’est félicité Willian, l’un des rescapés du fiasco au Mondial brésilien de 2014. “Il y avait de la nervosité au premier match (…) et nous avons progressé étape par étape.”
Le Mexique peut en témoigner. Après avoir vu un Neymar maladroit contre la Suisse (1-1), en larmes après le Costa Rica dans le temps additionnel (2-0), et peu en réussite contre la Serbie (2-0), les coéquipiers de Rafael Marquez ont été victimes autant de ses fulgurances balle au pied… que sa propension à se laisser facilement tomber.
“Défensivement, ils sont solides, ils gagnent leurs duels et offensivement, ils n’ont pas peur du un-contre-un, pas peur de l’action individuelle. Ils ont toujours une arme à utiliser pour débloquer la situation”, a même salué Vincent Kompany, le patron de la défense belge.
Bref, tous les voyants semblent au vert pour les Auriverde, qui devraient en plus de cela compter sur le retour de leur capitaine Marcelo, remis d’une blessure au dos. Mais le sélectionneur brésilien Tite met en garde contre tout excès de confiance.
– La Belgique a des arguments –
“Il faut avoir les pieds sur Terre. Il ne faut être ni euphorique ni se laisser attraper par la peur de perdre. Il faut rester au juste milieu avec la tête froide et se dire qu’au niveau collectif on peut réussir de grandes choses”, a-t-il déclaré lors de la conférence d’avant-match.
Mais attention à la Belgique et sa “génération dorée”, qui auraient pu choisir la partie de tableau la plus favorable du Mondial en ne gagnant pas son dernier match de poule contre l’Angleterre. Les “Diables Rouges” croient profondément en leur chance face au quintuple champion du monde.
“Individuellement, le Brésil est l’équipe la plus forte dans cette Coupe du monde. C’est un compliment mais ça ne change rien dans nos chances contre eux, aucun d’entre nous ne se couche le soir en pensant +on a déjà perdu contre le Brésil+”, a prévenu Kompany.
“La Belgique a un pouvoir de création footballistique extraordinaire”, a salué Tite, impressionné par la “valeur individuelle” de son adversaire. Ce sera un match merveilleux. On a tous les deux envie de jouer au football. Cela va être un match époustouflant, un beau challenge pour les joueurs et moi-même”.
Meilleure attaque de la compétition avec 12 buts en quatre matches, la Belgique possède de vrais arguments pour faire sauter le verrou des “Monstres” Thiago Silva et Joao Miranda. Des talents individuels à n’en plus finir devant, à l’image du quatuor Hazard-De Bruyne-Mertens-Lukaku, et surtout la qualité de son banc.
– ‘Kamikazes’ –
Sur les cinq derniers buts belges, quatre ont été inscrits par un remplaçant, dont trois via un “coaching gagnant”. Adnan Januzaj, Michy Batshuayi, et surtout le duo Marouane Fellaini/Nacer Chadli, héros de la “remontada” contre le Japon (3-2) en huitièmes, sont prêts à faire la différence à n’importe quel moment du match.
“C’est clair, ils peuvent faire des changements, il faut qu’on soit prêts”, a prévenu Tite, qui compte de son côté sur Fernandinho, voire Marquinhos, pour remplacer sa sentinelle Casemiro, suspendu.