CHAN 2025 : Les choix technico-tactiques de Bougherra précipitent l’élimination de l’Algérie

L’aventure des Verts au Championnat d’Afrique des Nations 2025 s’est arrêtée brutalement samedi soir à Dar es-Salaam (Tanzanie). L’équipe nationale A’ de Madjid Bougherra a été éliminée en quarts de finale par le Soudan, au terme d’une séance de tirs au but fatale (4-2), après un nul (1-1) en 120 minutes. Une sortie qui laisse un parfum d’échec, tant l’Algérie avait les moyens de viser au moins le dernier carré.
Un début encourageant, puis une lente dégringolade
Les Verts avaient lancé leur tournoi de manière convaincante avec une victoire nette face à l’Ouganda (3-0). La suite a pourtant montré les failles d’un collectif incapable de confirmer. Contre l’Afrique du Sud, la domination a été réelle mais stérile, faute de réalisme offensif. Face à la Guinée, il a fallu attendre l’égalisation salvatrice de Bayazid pour éviter une défaite gênante. Enfin, le match nul insipide contre le Niger, réduit à dix en fin de partie, a confirmé une régression inquiétante dans la qualité de jeu des hommes de Bougherra.
Un quart perdu sur l’autel de l’inefficacité
Face au Soudan, l’Algérie a une fois de plus payé son manque de lucidité dans la zone de vérité. Après un but contre son camp gag de Ghazala dès le retour des vestiaires (48e), les Verts ont multiplié les assauts sans réussite. Mahious, notamment, a manqué une poignée d’occasions franches qui auraient pu changer le cours de la rencontre, confirmant ses difficultés criantes de cadrage et de conviction dans les tirs.
C’est encore Bayazid, entré en seconde période, qui a sonné la révolte en égalisant (64e), inscrivant son 3e but de la compétition. Mais aux tirs au but, les ratés de Draoui et Merghem ont scellé le sort de l’Algérie, éliminée avec amertume.
Gestion contestée de Bougherra
Cette élimination remet sur la sellette les choix de Madjid Bougherra. Son insistance sur une ossature classique et certains cadres peu convaincants interpelle. Des talents comme Brahim Dib (CS Constantine), qui auraient pu apporter de la fraîcheur et du mordant, n’ont pas été intégrés. Le manque de variété tactique et l’absence de réalisme offensif illustrent une gestion critiquée par de nombreux observateurs.
En comparaison avec les précédentes participations – demi-finale en 2011 et finale en 2023 – cette sortie prématurée fait figure de recul.
Quelles leçons pour l’avenir ?
Au-delà de l’aspect sportif, cette élimination relance le débat sur la valorisation et la motivation des joueurs locaux. Beaucoup estiment que les salaires élevés offerts en championnat algérien ne sont pas justifiés au regard d’un engagement jugé insuffisant lorsqu’il s’agit de défendre le maillot national, face à des adversaires issus de championnats beaucoup moins rémunérateurs mais plus combatifs.
À moins de quatre mois de la Coupe arabe de la FIFA au Qatar, le staff technique et la FAF devront tirer les enseignements de ce revers. Le défi sera de bâtir un groupe compétitif, en misant sur des joueurs capables de conjuguer talent, discipline et volonté. Plus que jamais, il faudra privilégier ceux qui « mouillent le maillot » au détriment de ceux qui se contentent de la figuration. algerie.football