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CR Belouizdad : trois ans de mauvaise management, et le club plonge

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Malgré un statut prestigieux sur la scène continentale, le CR Belouizdad traverse depuis trois saisons une zone de turbulences préoccupante. Pointé du doigt : le manager général du club, Mehdi Rebhi, dont les choix sportifs, techniques et financiers sont aujourd’hui fortement critiqués. Le CRB, bastion historique du quartier de Belouizdad, paye au prix fort des décisions managériales qui ont vidé le projet sportif de sa cohérence.

Un bilan sportif en chute libre malgré une réputation continentale solide

Club classé cinquième au niveau africain sur les quatre dernières années, le CR Belouizdad a pourtant connu deux lourdes désillusions en finale de Coupe d’Algérie : en 2023 face à l’ASO Chlef, et en 2025 face à une USM Alger moribonde en championnat. Ces défaites ont exacerbé la colère d’un public fidèle, déçu de voir son équipe échouer dans les moments décisifs, sans jamais montrer une identité de jeu claire.

Recrutement incohérent : entre échecs coûteux et paris ratés

La politique de recrutement menée sous l’ère Rebhi est qualifiée de “gaspillage stratégique”. L’exemple le plus marquant reste celui d’un joueur (Driss Saadi) recruté il y a deux ans, avec un salaire oscillant entre 14 000 et 17 000 euros mensuels. Il n’a joué que 270 minutes en quatre mois avant d’être écarté.

En 2025, trois joueurs étrangers ont été engagés : le Sud-Africain Khanyisa Mayo, l’Ivoirien Arafat Doumbia, et le Camerounais Jacques Amour Tagnouo Mbé. Aucun des trois n’a convaincu, que ce soit sur le plan physique, technique ou mental. Pendant ce temps, deux défenseurs expérimentés – Heddad et Azzi – ont été libérés sans remplacement, fragilisant l’axe défensif, qui s’est révélé être le talon d’Achille du club cette saison.

Instabilité technique chronique : des entraîneurs jetables

Depuis l’arrivée de Mehdi Rebhi, la valse des entraîneurs est devenue la norme. Tous ont été limogés après à peine deux mois en poste. En 2023, le Belge Sven Vandenbroeck n’a tenu que deux mois. En 2024, Corentin Martins a connu le même sort avant d’être remplacé par Abdelkader Amrani, dans un climat d’improvisation.

Cette instabilité a privé l’équipe de toute continuité technique et a empêché l’émergence d’un collectif fort. À chaque nouvel entraîneur, un nouveau système, de nouveaux principes de jeu, et des joueurs perdus dans une absence de cap clair.

Un management anxiogène qui a contaminé le vestiaire

La gestion approximative du staff a généré un climat tendu. À titre d’exemple, lors de la finale face à l’USMA, l’entraîneur Ramović a procédé à deux changements dès la 18e minute, sortant Laaouafi et Belkheir. Cette précipitation tactique a été perçue comme un aveu d’échec dans le choix de la composition initiale. Plusieurs analystes présents au stade Nelson Mandela ont pointé un état de panique évident sur le banc du CRB.

Les statistiques de Ramović face aux clubs du haut de tableau sont d’ailleurs peu flatteuses. Le doute semble s’installer durablement dans le groupe, et les cadres de l’équipe, comme Belkheir, en fin de contrat, sont désormais courtisés par des clubs plus ambitieux.

Un avenir incertain sans remise en question en profondeur

Le CR Belouizdad ne peut plus se permettre de naviguer à vue. La direction de Madar, propriétaire du club depuis 2018, est face à un tournant. Sans restructuration urgente, sans une clarification du projet sportif, sans un assainissement du management, le Chabab risque de s’engluer dans une spirale de régression.

Le prestige du club, ses supporters, son histoire et son envergure continentale exigent un retour à une gouvernance sportive rigoureuse, compétente et transparente. La patience des fans a des limites. Et le football, comme toujours, ne pardonne pas les erreurs qui se répètent. algerie.football

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