JS Kabylie – CR Belouizdad : la JSK remporte le bras de fer financier pour Mahious

La JS Kabylie a frappé un grand coup sur le marché des transferts. Le club a officialisé la signature d’Aymen Mahious pour trois saisons, après un long feuilleton qui l’a opposé au CR Belouizdad. Cette opération, conclue sur fond de surenchère salariale, illustre la dérive financière des clubs de l’élite algérienne, engagés dans une course effrénée pour attirer les meilleurs joueurs, au détriment de leur équilibre budgétaire.
Un accord presque conclu avec le CRB
Aymen Mahious, buteur confirmé et auteur d’une saison remarquable sous les couleurs du CR Belouizdad, était en discussions avancées pour prolonger son aventure avec les Rouge et Blanc. Les deux parties avaient trouvé un terrain d’entente autour d’un salaire mensuel estimé à 12 millions de dinars.
Mais alors que tout semblait ficelé, une offre de dernière minute a changé la donne. La JS Kabylie est intervenue avec une proposition nettement supérieure, avoisinant les 16 millions de dinars par mois, soit une différence de 4 millions. Ce revirement a fait pencher la balance en faveur du club kabyle.
Mahious, le pari ambitieux de la JS Kabylie
Le joueur s’est engagé avec la JS Kabylie pour une durée de trois saisons, jusqu’en 2028. Il s’agit, à ce jour, de la plus grosse opération du mercato estival algérien. L’arrivée de Mahious renforce considérablement l’attaque kabyle, alors que le départ de l’attaquant Redouane Berkane vers l’Europe semble imminent.
Cette signature symbolise les grandes ambitions de la JSK, qui vise une saison pleine sur tous les fronts : championnat, coupe d’Algérie et Ligue des champions africaine. Avant Mahious, le club avait déjà validé le transfert définitif de Reda Hamidi, en provenance du Paradou AC.
192 millions par saison : un déséquilibre assumé
En recrutant Mahious à un salaire mensuel de 16 millions de dinars, la JSK s’engage à un coût annuel dépassant les 192 millions de dinars pour un seul joueur. Une somme colossale dans un championnat où aucun club n’est bénéficiaire.
Ce recrutement illustre une tendance inquiétante dans la gestion financière des clubs algériens. Les salaires explosent, mais les recettes restent stagnantes. Aucun modèle économique solide ne soutient ces dépenses, créant un décalage entre les ambitions sportives et les capacités réelles des clubs.
Une hémorragie généralisée dans l’élite
Le cas Mahious n’est pas isolé. Tous les clubs du haut du tableau se retrouvent confrontés à la même logique. Le CR Belouizdad, le MC Alger, l’USM Alger, le CS Constantine, le MC Oran et l’ES Sétif s’inscrivent dans cette dynamique inflationniste.
Chacun tente d’attirer ou de conserver ses meilleurs éléments en proposant des contrats toujours plus lourds. Mais dans un environnement sans encadrement salarial ni contrôle budgétaire strict, la survie financière de ces clubs est menacée à moyen terme.
En recrutant Aymen Mahious, la JS Kabylie réalise un coup retentissant. Mais cette signature interroge sur la soutenabilité du modèle économique actuel. Dans un football algérien où les dépenses dépassent largement les recettes, qui osera poser les bases d’une réforme structurelle ? Tant que cette fuite en avant ne sera pas stoppée, la performance sportive risque de se faire au prix de la fragilité financière.